Parfois, être étranger au monde environnant est le moyen le plus sûr de se connaître.

Echapper à un « tourbillon inextricable »

De nos jours, et plus encore à une période où les priorités s’accumulent dans un tourbillon inextricable, trouver du temps pour soi-même relève parfois de l’exploit. Il existe une façon très simple cependant de se retrouver et de prendre du temps pour soi, surtout quand le désir de s’adonner à une activité créative se fait sentir. Un petit rituel, quelle qu’en soit la fréquence, peut permettre de se retrouver et d’opérer cette rupture nécessaire avec l’extérieur.

Un moment pour se reconnecter avec soi-même

Faire de soi-même la matière de son texte permet de libérer la parole, de mettre à profit sa spontanéité sans réfléchir préalablement à un sujet d’écriture particulier. On s’oblige à penser enfin à soi-même, avec sérieux, bienveillance et intelligence. Ecrire sur soi permet de se redécouvrir et de s’observer à travers un filtre plus objectif. Et tous les sujets sont permis : décrire ses états d’âme, ses récentes activités, une anecdote ou un projet en cours.

Ecrire sur soi permet de rationnaliser

L’écriture a cela de positif qu’elle permet de profiter d’une vision plus nette des évènements. Parfois, l’abondance d’évènements nous implique émotionnellement, de sorte que nous ne disposons plus de ce recul si nécessaire à l’examen des impressions qui nous assaillent. Ainsi, l’écriture permet de contextualiser les sentiments tout en comprenant le mécanisme de nos réactions. On est bien souvent surpris de découvrir le tortueux schéma de pensées qui précède le déclenchement d’une réaction. Ecrire aide à prendre de la distance, à nuancer, à se situer dans ces carrefours dédaléens (ou non) de relations humaines. En un sens, on peut sans se tromper prêter à l’écriture cette capacité à nous élever moralement, à nous assagir.

Nourrir son vocabulaire et… son cerveau

A une époque où le raisonnement, l’esprit critique ou la rigueur intellectuelle sont de moins en moins sollicités, et où les médias en tous genres requièrent des émotions plutôt que de la réflexion, l’écriture est une activité très salutaire. En plus de nous mettre en permanence face au besoin de trouver des mots toujours plus justes et toujours plus précis, et donc d’enrichir notre vocabulaire avec un plaisir accru, elle permet de mieux structurer et exprimer nos idées. Vous avez sans doute gardé des souvenirs peu ragoûtants de vos dissertations ou commentaires composés. Sachez cependant que ces travaux, si laborieux soient-ils, initient cet effort d’articulation de la pensée. Reprendre l’écriture, c’est prendre en mains cette capacité à réfléchir par soi-même et à confronter les informations reçues.

Redécouvrir le monde sous de nouveaux angles

La richesse du vocabulaire se libère, nivèle les obstacles qui nous sépare du monde que l’on veut décrire. Nous découvrons en nous-mêmes une chroniqueuse, une lointaine héritière d’éminentes épistolières, une écrivaine enfin. Et plus encore, l’écriture offre cette pause si nécessaire, cette rupture entre le monde extérieur et celui que nous couvons en nous-mêmes.